Déclaration du F D: La France et nous : L’an (I) de Hollande

Déclaration du F D : La France et nous : L’an (I) de François Hollande

 Abdallah Halifa Secrétaire Général du F D en boubou à coté de Youssouf Moussa r Conseiller Politique National

La France et nous : L’an (I) de François Hollande

Au mois de mai 2012 nous avions salué l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Il promettait la rupture  avec le  passé néocolonial, les rapports de domination et de primauté exclusive et cynique des intérêts français, l’instauration de nouveaux rapports faits d’égalité et respect mutuel, bref de mettre fin à la françafrique. Qu’en est-il au bout d’un an ?

 S’il a pu afficher avec aplomb : « mon adversaire ce n’est pas une personne, c’est la finance » autrement dit le capitalisme financier qui domine et caractérise la mondialisation libérale, il n’a pas seulement mis de l’eau dans son vin, il a pris le parti de maintenir et d’entretenir les mêmes rapports de domination. Certes, il y a eu le discours de Dakar destiné à trancher sur l’autre, celui de son prédécesseur qui reprochait à l’Afrique de ne pas être dans l’Histoire. Il est également intervenu au Mali officiellement  pour la sauvegarde de l’intégrité d’un pays en proie aux assauts destructeurs, à la barbarie  du terrorisme islamiste. C’est aussi semble t-il la marque d’une prise de conscience que la menace islamiste n’affecte pas seulement l’Afrique mais aussi l’Europe. En effet à peine installé à l’Elysée que son Etat major lui lance cet avertissement : « si vous ne voulez pas avoir à combattre les islamistes à Marseille, il faut les attaquer au Mali ». De toutes les façons, que ce soit au Mali, en Centre Afrique ou partout ailleurs, ce sont les intérêts français qui dictent son action. On est assurément loin de la coupe aux lèvres entre la volonté déclarée de rompre  avec la françafrique et  la réalité sur le terrain.

 Aux  Comores malheureusement les choses ne font que s’empirer au regard de l’évolution du dossier de l’île comorienne de Maore, des offensives économiques et de la tentative récente de coup d’Etat impliquant des mercenaires.

 A Maore occupée François Hollande poursuit la politique de ses prédécesseurs : Le sinistre Visas Balladur continue à occasionne la perte  la perte d’autant de vies humaines ; les déplacements de populations et l’incitation à la haine se poursuivent ; les mesures administratives de dépossession des propriétés ancestrales au nom du droit commun se multiplient ;  la politique d’aliénation culturelle aux fins de couper les maorais de leurs racines et de l’identité comorienne se maintient  et risque de s’accentuer et de s’aggraver avec la récente loi française sur le mariage des couples homosexuels ; enfin, les réseaux et leurs relais comoriens sont mobilisés contre la perspective de la « Tournante » présidentielle à Maore.

Une nouvelle offensive de pénétration économique est en cours. Le célèbre Groupe Boloré dont on connait les capacités de nuisance politique en Afrique s’est installé au port de Moroni, poumon de l’économie du pays. Au-delà des performances opérationnelles et économiques attendues de cette présence, ce port renferme un  enjeu sécuritaire important pour l’Etat. Les intérêts français sont présents dans le secteur bancaire depuis longtemps. L’on  manœuvre maintenant pour contrôler le réseau des MECK de micro finance dont le succès fulgurant semble inquiéter.

C’est dans ces circonstances que se produit l’inattendu : la tentative de coup d’Etat où se mêlent mercenaires et politiciens véreux. En vérité elle n’est pas si inattendue que çà.  En effet, quand on démêle à postériori la démarche mise en œuvre on découvre sans peine que c’est les mêmes procédés d’antan qui sont remis au goût du jour. En ce qui concerne le champ de manœuvre  l’action est montée en France, Mayotte est mise à contribution en supplétif et base de repli, pour se développer à Moroni. Quant à la typologie des hommes, on retrouve également le même schéma qu’autrefois : les mercenaires, où l’on retrouve les compagnons de Bob Denard, des militaires satellisés par les réseaux, et des politiciens aveuglés par l’appétit du pouvoir.

Présent à la cérémonie de célébration du 50^ème anniversaire de l’O.U.A à Addis-Abeba, François Hollande a invité ses homologues africains à Paris où il projette d’organiser une rencontre qui va parler, a t-il annoncé, de la sécurité de l’Afrique ! Alors faut-il lui rappeler que Les Comores, dont Maore est partie intégrante, a trop souffert de la déstabilisation provenant des officines françaises et qu’il mérite lui aussi sécurité et stabilité ? Le réveil des vieux démons de Bob Denard, voilà la menace qui pèse sur la paix et la stabilité dont a besoin la volonté affichée par le président Ikililou visant à mettre résolument le pays sur les rails du développement. La vigilance s’impose !

Moroni, le 6 juin 2013

Le Bureau Exécutif National