Production du ciment : le Groupe Lafarge bientôt aux Comores

Moroni le 15 juillet 2013. Produire du ciment aux Comores, ce sera possible bientôt. L’Etat comorien et le Groupe français Lafarge se sont entendus à faciliter la création d’une usine de production du ciment en Grande-Comore au terme ‘’d’une convention d’établissement’’ signée lundi soir à Moroni au ministère des Finances par les vice-présidents Mohamed Ali Soilihi (Finances) et Nourdine Bourhane (Aménagement et Infrastructures), côté comorienne, et Brice-Audren Riché, coté Lafarge, en présence de l’ambassadeur de France à Moroni, Philippe Lacoste.

Produire du ciment sur place

Les Comores importent en moyenne 150.000 tonnes de ciment par an pour une valeur estimée à près de 7 milliards de francs comoriens, selon des données fournies par les douanes comoriennes. Les principaux fournisseurs du ciment sont essentiellement installés à Dar Es Salam en Tanzanie, à l’Ile Maurice et dans certains pays asiatiques. ‘’C’est un événement très important pour notre pays, produire du ciment sur place, cela va aider considérablement le développement socioéconomique des Comores’’, a souligné le vice-président comorien en charge des Finances.

La convention de 10 ans, ‘’renouvelable par tacite reconduction’’, prévoit la création d’une société anonyme, ‘’Lafarge Comores’’, qui s’emploiera à produire du ciment avec l’aide de matériaux locaux afin de satisfaire ‘’une clientèle de plus en plus nombreuse’’. Plus de 2000 emplois directs et indirects sont attendus après l’installation de cette usine qui bénéficiera des avantages fiscaux proportionnels au montant de l’investissement évalué à plus d’une quinzaine de milliards de francs comoriens.

Une baisse significative du prix

Il s’agit, pour Nourdine Bourhane ‘’d’une marque de confiance’’ et ‘’une véritable fenêtre’’ pour promouvoir d’autres secteurs connexes qui ont besoin de l’accompagnement de l’investissement direct étranger (IDE). ‘’Cela va aider à une baisse significative du prix du ciment dans le pays, et ça permettra de promouvoir le secteur des BTP’’, a-t-il expliqué. Selon des techniciens comoriens, la production du ciment aux Comores pourrait permettre de vendre la tonne à 50.000 francs contre 85.000 francs actuellement soit une baisse de plus de 45% du prix actuel.

Les négociations entre l’Etat comorien et le Groupe Lafarge ont démarré depuis maintenant un an. ‘’C’est la fin d’un long processus et le début d’une autre histoire, nous voulons inscrire cet investissement dans la durée, il s’agira du ciment de qualité qui sera labellisé Made in Comores’’, a fait savoir Brice-Audré Riché, chargé de la prospection et des marchés chez Lafarge. ‘’Nous remercions les autorités comoriennes pour toutes les facilités créées ayant permis de signer aujourd’hui cette convention’’, a encore dit M. Riché.

La cinquième entreprise française

Le Groupe Lafarge, numéro un mondial de production du ciment, est la cinquième entreprise française à s’intéresser ces deux dernières années des Comores après le Groupe Bolloré (manutention), Colas (infrastructures), Moneo Applicam (paiement électronique) et Oberthur (production de documents biométriques). Il s’agit pour Philippe Lacoste ‘’d’une excellente nouvelle’’, souhaitant que ‘’d’autres entreprises françaises puissent s’installer aux Comores’’.

Publié à 00h : 11

Le Département communication, Ministère des Finances