"Quand l’Assemblée nationale Souffre de sa crédibilité"

De la gauche vers la droite députés Andoudou, Djaé et Bourhane

"Quand l’Assemblée nationale Souffre de sa crédibilité"

L’ancien chef d’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a ‘’tué’’ la République , et à force de vouloir régner sans partage, en imposant des élus qui lui ressemblent, nous avons fini aujourd’hui par payer cher le prix de son arrogance, à l’image de ce parlement devenu le lieu des doléances personnelles, malgré la présence parmi eux des personnes ‘’ censées’’ avoir le sens de l’Etat, et un minimum d’éthique politique, mais piqués eux aussi par le virus du ‘’ nami pvangu’’ ( moi aussi), deviennent pires que les analphabètes qui envahissent le prestigieux palais du peuple de Hamramba. Loin du palais, au volant de leurs 4X4, ils donnent l’impression des personnes capables de comprendre les rouages de leur fonction, mais au total, c’est du feu en paille. Ils passent le reste de leur temps à courir derrière des missions à l’extérieur du pays, après avoir abusé du ‘’RAU’’ pour s’acheter tous, des 4X4.

J’estime qu’il est temps de moraliser la fonction d’un député de la République. Quand je vois aujourd’hui, la querelle qui oppose Andoudou à Djaé Ahamada, tous deux vice-présidents de l’Assemblée, il y a de quoi à avoir honte d’être comorien. Comment Djaé Ahamada, quelqu’un qui prétend connaître tout sauf tout, pour des intérêts de son mouvement en deuil, ‘’ Orange’’, crache sur cette institution noble, en adressant un courrier de mise en garde au chef de l’Etat, en sa qualité de vice-président, au nom de l’Assemblée nationale sans tenir compte de la procédure habituelle ? Et pendant que l’institution plonge, son président est là, enfermé dans son bureau, oubliant que nous sommes dans une République digne de nom. Mais que voulez-vous quand on connaît la nature et les qualités intellectuelles de l’homme ? Voyez-vous, tout le sambisme, encore balbutiant, est contenu dans ces méthodes qui font qu’aujourd’hui le pays se recherche en matière d’éthique et de moral républicain.

Les maudits du sambisme ont tout de même dénoncé la prise en otage de notre pays par un seul homme et l’élection de ces députés est une illustration parfaite de l’image d’une république ‘’tuée’’.

Partout à Ngazidja, comme à Ndzuwani ou à Mwali, on ne voit et on entend que Andoudou, l’éternel vice-président de l’Assemblée. L’homme n’a qu’une seule chose en tête, défendre ses commerces installés dans tous les coins du pays. Et on se demande toujours s’il a le temps de mettre ses pieds dans son bureau du palais de Hamramba. Certains avaient pensé un instant, qu’il a déménagé à l’hôtel Itsandra, où il court toujours derrière Bachar Kiwan ou Alfahimi, tous ‘’ sauveurs’’ du sambisme. D’autres le croisent devant son atelier de fabrication de pneus situé dans le quartier ‘’ ambassadeur’’ à Moroni, ou auprès de ses employés éparpillés un peu partout dans la capitale, champions de ‘’ préparation de brochettes et mabawa’’. L’homme est un opportuniste et n’a pas le sens de l’Etat. Hier, il considérait Mohamed Bcar comme son ‘’ dieu’’, et puis vite converti au sambisme, et aujourd’hui, prétend monter au créneau pour défendre Ikililou. Comment voulez-vous que cette institution trouve sa crédibilité avec des personnes pareilles ?

Ce qui me touche le plus, ce ne sont pas les Andoudou, Janvier et consorts, et leurs ressemblances, tous en carnaval au palais du peuple, mais les soit disant enseignants, à l’instar de Djaé Ahamada, ou nos juristes, comme Mzimba, Abdou Djabir, tous, obéissent à la loi de la facilité, et livrent l’Assemblée nationale à la voyoucratie. Mais que voulez-vous de plus quand on sait que ces hommes ne sont pas stables politiquement : le matin, ils relèvent de la Mouvance présidentielle, le soir, ils sont les seuls élus de l’opposition, et le lendemain, ils sont indépendants.Pourvu que leurs intérêts soient protégés.

Il faut que tout cesse, et qu’on bannisse la culture d’élire les représentants du peuple avec des mallettes d’argent, et le pire, on ne choisit que ceux qui sont faciles à manipuler mêmes les soit disant instruits.

Je vais peut être choqué certains ici, mais à mon humble avis, à l’allure où vont les choses, il faudra dissoudre cette chambre d’enregistrement, organiser des élections dignes, loin des mallettes d’argent et surtout lorsqu’on sait que les auteurs de ces opérations honteuses sont dépouillés de tout.

ABDOU HAMZA

MORONI, HADOUDJA