Personnalité de l’année : Aucune

Comme chaque année, la presse nationale distingue les hommes et les femmes qui se sont beaucoup donnés pour le développement socio-économique ou/et politico-culturel de notre. Sur notre blog cela fait pratiquement deux ans, on essaye de faire autant. Mais cette année, malheureusement, aucune personnalité n’a réussi à nous impressionner au point de la déclarer l’homme de l’année 2014. Ils ont tous brillé par leur incapacité  de proposer quelque chose pour sortir le pays dans la crise croissante qu’il fait face. Et cela dans tous les secteurs.

Les régimes actuels sans volonté réelle à faire face aux problèmes qui frappent  la population

Sauf d’un mauvais constat de notre part, les régimes actuels (Union et Iles Autonomes) sont les plus fainéants des régimes qui se sont succédé dans notre pays. Et ils les étaient  davantage en 2014. En effet, ils manquaient d’autorités dans leurs actions et de visions. Un Président très silencieux et qui donne à ses compatriotes l’impression qu’il ne maitrise pas la chose publique non visionnaire donc et  qu’il n’avait pas une politique réelle à faire face aux problèmes sociaux et politico-économique qui frappent le pays. Et des gouverneurs insoucieux du quotidien de leurs citoyens et très attachés par leurs propres intérêts. Un gouvernement et des exécutifs des îles composés majoritairement des  novices en politiques et en économie, incapables de trouver de solutions aux différents maux qui frappent la population comorienne. Conséquence, le quotidien du citoyen comorien devenait en 2014 de plus en plus difficile. Les fonctionnaires acculent toujours et toujours des arriérés de salaires, les prix des produits de première nécessité étaient en 2014 plus chers et ils le sont toujours en début de 2015. Bien entendu avec la complicité des services de prix qui ferment expressément les yeux moyennant des petits miettes qu’ils reçoivent des grands commerçants indélicats et protégés. Les autorités dirigeantes n’avaient pas réussir encore une fois à en finir avec les problèmes de la société de l’eau et de l’électricité, aux problèmes du carburant et à la vie chère. Les questions de l’intégrité territoriale moins abordées par les régimes. Aucune solution ou proposition concrète n’a été faite pour un enseignement de qualité et pour une santé saine. Les détournements de deniers publics étaient plus fréquents avec la complicité des autorités eux-mêmes. Et  la fameuse Commission anti-corruption s’est réduite impuissante. Tenant compte de ces constats, ni le Président Ikililou Dhoinine ni ses vice-présidents et ses ministres ni les gouverneurs ni leurs exécutifs respectifs ne méritent pas notre attention.

Les partis politiques se disqualifient

Que dire des partis politiques 2014 ? Plus que nuls et inefficaces. En réalité, ils s’effacent progressivement dans les esprits de la population. Sinon comment  veulent qu’ils y aient la considération de leurs citoyens s’ils ne sont pas capables de proposer de solutions aux problèmes socio-économiques qui dirigent tout droit notre pays à la dérive ? L’année 2014 a été l’année où il y avait quasiment pas de débats politiques. Or partout dans le monde, tout progrès sociopolitique et économique est nécessairement le résultat de débats constructifs  engagés par les politico-économistes. Force est malheureusement de constater qu’en cette année 2014 qui s’achève, avec leur lot de difficultés, espérons derrière nous, la plupart des partis politiques et des personnalités politiques ont préféré se taire de peur qu’ils soient traités d’opposants du régime. Evidemment que la majorité des politiques refusent le camp d’opposant. Pourtant ceux qui ne sont pas encore nommés, théoriquement se disent de l’opposition mais pratiquement ils courtisent Beit-salam. Ce comportement machiavélique des politiques a contribué sans doute à l’échec enregistré par les différents régimes l’année précédente. A notre avis, aucun leader politique ne s’est démarqué des autres. Du coup aucun ne mérite d’être déclarer homme de l’année 2014.

La justice

Tout comme les politiques, aucun avocat ni juge n’a réussi à se démarquer des autres. Ils sont tous passés à coté de leurs missions. Le parquet de Moroni a perdu son image et est considéré aujourd’hui par certains étant la douane. Les accusés étant les colis, les juges les receveurs et les avocats les journaliers. Des innocents étaient placés en mandat dépôt sans jugement sincère au préalable. Ce qui a offert l’opportunité à certains magistrats de se faire des milliers ou de millions de francs comoriens selon le degré de l’affaire. C’était un véritable business. Difficile d’expliquer ce phénomène ici mais ceux qui veulent découvrir le système qu’ils s’y rendent et ils se rendront compte qu’il y a vraiment urgence pour le ministre de la justice et pour le Président de la République de prendre de mesures afin de limiter voire de mettre fin aux pratiques malsaines et injustes que développent certains magistrats contre des innocents.

Les religieux

Dans tous pays, les religieux sont indispensables quant à la recherche de solutions aux différents phénomènes qui gangrènent la société. L’année 2014, nos religieux à commencer par le muftorat ont été quasiment absents dans les débats socioreligieux. Les femmes dépravaient les us et coutumes avec leurs habits indécents, l’alcool se buvait même dans la rue, la fornication gagnait du terrain dans la société sans la moindre réaction des autorités religieuses comoriennes. Tout laisse à croire que ces derniers sont préoccupés non par leur devoir de protéger la religion et d’éduquer la population mais plutôt de leurs propres pains. Ici encore aucun religieux n’a attiré notre attention.

La société civile

Si 2014 était une année très sombre et pleine de crise dans notre pays, c’était en grande partie à cause de la société civile comorienne. Une société civile qui était très silencieuse face à la crise, à la flambée de prix, au non paiement des salaires des fonctionnaires et à l’exploitation des ouvriers par leurs patrons dans le privé. Une société civile qui gardait le silence face au détournement de deniers publics, face à l’inaction des autorités compétentes. Les quelques accords signés entre le gouvernement et la société civile demeurent vains sans la moindre résistance de cette dernière.  C’est le cas, par exemple, du fameux accord sur le problème de l’eau et de l’électricité. En 2014, la plupart des organisations non gouvernementales  se contentaient de leurs séminaires et ateliers et avait abandonné leurs missions premières à savoir la sauvegarde et la défense des intérêts de la population.

En guise de conclusion, l’année 2014 qui s’est achevée a été pour les comoriens, une année pleine de crises. Aucune personnalité n’a fait mieux pour proposer quelque chose pouvant permettre à notre pays de rompre avec la crise. Espérons que pour cette 2015 soit l’année de forte croissance économique, l’année de la lutte pour l’intégrité territoriale et de la sauvegarde de l’unité nationale.

La rédaction